Monographie de la violence urbaine au Nord-Kivu. Cas de la ville de Butembo

Résumé

En août 1998, une deuxième guerre plus sanglante que celle de 1996 (Pierre Péan, Carnages. Les guerres sécrètes des grandes puissances en Afrique, 2010, p. 9, note 2) est survenue en RDC. Écumant l’Est du pays, ces deux guerres préfèrent le militaire au politique et la violence comme mode de communication et de gestion publique. De vastes entités en portent encore des stigmates. C’est le cas de Butembo, ville commerçante avec 1.500.000 habitants (État civil, Mairie de Butembo, 2018), où coexistent et se droguent militaires déserteurs et ex-miliciens et où la montée de la violence escorte la fragilité de l’administration publique.

Face à cet état d’insécurité, certaines pratiques coutumières ont éveillé un "leadership consensuel et collégial" et la formation du "Comité Urbain de Sécurité" s’associant les civils lorsque sont abordés les délicats problèmes sociaux, en vue d’une solution concertée et durable.

Cette étude montre comment ce leadership s’est formé loin du pouvoir central et comment il a généré d’inédites stratégies pour endiguer l’insécurité. Il est une opportunité peu exploitée par l’Administration.

Abstract

In August 1998, a second war more sanguinary then the first came in RDRC. Foamy the East of the country, these wars prefer the military to politics and the violence as mode of communication and public management. Vast entities still carry in the stigma. This is the case of Butembo, a commercial city with 1,500,000 inhabitants, where soldiers-deserters and former militia coexist and take drugs, where the rising of violence escorts the fragility of the public administration.

Face to this insecurity state, some customary practices have waken a consensual and collegial leadership and the formation of an “Urban Committee of Security” by associating the civilians when they tackle the delicate social problems for a concerted and durable solution.

This study shows how this leadership has been formed far from the Central power and how it has generated novel strategies to dam up the insecurity. It constitutes then a non-exploited opportunity by national administration.