La justice, facteur de paix ou de conflits ?

Résumé

Le conflit est une réalité sociale inhérente à l’être humain. De même que dans la société romaine antique, on a reconnu que « ubi societas ibi jus », il n’y a aucun leurre aujourd’hui d’affirmer que partout où se trouve la race humaine naissent des conflits de tout genre. Alors que dans les sociétés traditionnelles, la résolution des conflits avait beaucoup plus un caractère conciliateur puisqu’en majorité fait par des organes enclins à cette vocation ; aujourd’hui et de plus en plus, les instances judiciaires de résolution des différends s’emparent de la sphère judiciaire. Et, du coup, les justiciables ont tendance à porter tous leurs différends auprès de ces instances. Malheureusement, devant les organes judiciaires de résolution de conflits, il y a toujours un gagnant et un perdant, chose qui attise ou suscite de nouveaux conflits. D’où un cycle infernal de conflictualité permanente entraînant une insécurité aussi bien pour les magistrats que pour les parties au conflit. C’est le dilemme de contraste entre paix et justice à l’ère moderne.

Pourtant, la résolution pacifique des différends en recourant aux mécanismes tels que la conciliation, l’arbitrage, etc. se veut catalyseur de paix puisque les parties au litige concourent et/ou proposent des voies de sortie par rapport à celui-ci. D’où le principe sacrosaint : « Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès ». Dans toute résolution d’un conflit, les parties et le juge doivent avoir une idée prospective de paix sociale post-conflit. Voilà pourquoi, nous exaltons le recours aux mécanismes pacifiques de résolution des différends.

Abstract

Conflict is an inherent social reality of human beings. Just as in ancient Roman society it was recognised that ubi societas ibi jus, it is no mistake today to affirm that wherever the human race is found conflicts of all kinds arise. Whereas in traditional societies, conflict resolution had a conciliatory character, since it was mostly carried out by bodies that were inclined to this vocation, today, more and more, judicial bodies for resolving disputes are taking over the judicial sphere. And, as a result, litigants tend to bring all their disputes to these bodies. Unfortunately, there is always a winner and a loser before the judicial dispute resolution bodies, which fuels or gives rise to new conflicts. This creates an infernal cycle of permanent conflict, leading to insecurity for both the magistrates and the parties to the conflict. This is the dilemma of the contrast between peace and justice in the modern era.

However, the peaceful resolution of disputes through mechanisms such as conciliation, arbitration, etc. is intended to be a catalyst for peace since the parties to the dispute contribute and/or propose ways out of the dispute. Hence the sacrosanct principle: "a bad settlement is better than a good trial". In any conflict resolution, the parties and the judge must have a forward-looking idea of post-conflict social peace. This is why we advocate the use of peaceful dispute resolution mechanisms.