https://doi.org/10.57988/crig-2330
Intou Kahambu Matimbya[1],
Jonathan Ahadi Mahamba[2],
Moise Musubao Kapiri[3],
Gloire Kayitoghera Mulondi[4],
Isaac Uzimati Djurua[5],
Valentin Kamabu Vasombolwa[6],
Charles Kambale Valimunzigha[7]
et Gilbert Paluku Mutiviti[8]
Cette
étude tente d’appréhender les perceptions des habitants de la Ville de Butembo
et sa périphérie sur la multifonctionnalité de l’Agriculture Urbaine et
Périurbaine (AUP) en s’appuyant davantage sur les fonctions d’approvisionnement
(production d’aliments, source des plantes médicinales, production de bois de
feu et de charbon de bois et production de bois de construction) et de
régulation (régulation du climat global, purification de l’air, etc.). Elle
cherche à étudier, par ailleurs, l’influence des caractéristiques
sociodémographiques de ces populations sur la reconnaissance de cette multifonctionnalité.
Pour atteindre ces objectifs, les enquêtes ont été menées auprès de 800
personnes (400 en milieu urbain et 400 en périurbain).
À
l’issue des enquêtes, les résultats révèlent que la quasi-totalité d’enquêtés reconnaît
à l’AUP plus les fonctions d’approvisionnement en produits agricoles que celles
de régulation. Le milieu influence beaucoup plus significativement les autres
services d’approvisionnement rendus par l’AUP, sauf la production d’aliments.
Il en est donc de même pour la profession des enquêtés. Le sexe, le niveau
d’étude et les classes d’âges n’exercent aucune influence. L’effet de toutes
variables explicatives sur la perception de la régulation du climat global par
les divers agrosystèmes de l’AUP n’est pas significatif. Le milieu d’habitation
et aussi le niveau d’études influencent la perception des enquêtés relative au
rôle de la purification de l’air joué par l’AUP. Le sexe influence
significativement la perception des personnes sur le rôle de l’AUP dans le
recyclage et l’assimilation des déchets. Le niveau d’études a
un effet significatif sur la perception des enquêtés vis-à-vis de la
séquestration du carbone dans les divers agrosystèmes de l’AUP. Quant à la
régulation de la qualité et de la quantité de l’eau, le milieu, le niveau
d’étude et les classes d’âges ont un effet significatif. Le milieu et les
classes d’âges influencent la perception des enquêtés relative au rôle de la
régulation de la force et de la vitesse de vent joué par l’AUP.
Mots clés :
Multifonctionnalité, agriculture urbaine et périurbaine, développement durable,
perception, Butembo
This study attempts to understand the perceptions of
the populations of the city of Butembo and its periphery on the
multifunctionality of Urban and Peri-urban Agriculture (UPA) based on the
functions of supply (production of food, source of medicinal plants, production
of firewood and charcoal, and production of construction wood) and regulation
(regulation of the global climate, air purification, etc.). It also seeks to
study the influence of the socio-demographic characteristics of these
populations on the recognition of this multifunctionality. To achieve these
objectives, surveys were conducted among 800 persons (400 in urban areas and
400 in suburban areas).
The results of
the research reveal that most of the respondents recognize that the UPA has
more of a supply function than a regulatory function. The environment
significantly influences the other provisioning services rendered by UPA except
for food production. The same applies for the occupation of the respondents.
Gender, level of education and age groups had no influence. The effect of all
explanatory variables on the perception of global climate regulation by UPA
agrosystems is not significant. The living environment and the level of
education influence the perception of the respondents regarding the role of air
purification played by the UPA. Gender
has a significant influence on the perception of the people on the role of UPA
in recycling and waste assimilation. The level of education has a significant
effect on the perception of the respondents regarding the carbon sequestration
in the UPA agrosystems. As for the regulation of water quality and quantity,
the environment, level of education and age classes have a significant effect.
The environment and age classes influence the perception of the respondents regarding the role of regulation of the force and
speed of the wind played by the UPA.
Key words: Multifunctionality, urban and peri-urban
agriculture, sustainable development, perception, Butembo
Ces dernières
décennies ont été marquées par une urbanisation rapide de la population
mondiale au point que, depuis 2007, la population urbaine est devenue, pour la
première fois dans l’histoire de l’humanité, majoritaire (BALBOA & CLARIMONT, 2015). D’ici 2030,
la population mondiale augmentera de 3 milliards d’individus, dont 95 % dans
les pays en développement. La production de nourriture devra doubler pour
nourrir cette population en croissance (KÊDOWIDÉ et al, 2010 ; DASYLVA et al., 2020). La grande
question est de savoir comment tous les citadins vont se nourrir compte tenu de
l’insécurité alimentaire et du taux de chômage élevé auxquels ils sont déjà
assujettis (DASYLVA et al., 2020) dans ce contexte de changement global (social et climatique).
A l’heure du
développement durable, de nouvelles responsabilités sont attribuées à la ville.
Cette dernière doit donc concilier la croissance urbaine avec les enjeux
mondiaux de développement durable, tels que la préservation de l’environnement,
la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté afin de maintenir les
équilibres naturels (BALBOA & CLARIMONT, 2015). À
cet effet, l’agriculture urbaine et périurbaine (AUP) pourrait être une réponse
à la demande des citadins en denrées alimentaires et servir de levier pour
bâtir un cadre de vie durable dans les villes des pays du Sud comme dans celles
des pays du Nord (AUBRY
et al., 2020). Pour les ménages des pays du Sud,
l’AUP représente aujourd’hui une question de survie (SOCE, 2020; KAKAI et
al., 2010).
En dépit de
son rôle important dans l’économie des pays en voie de développement, l’AUP y
est menacée à cause de sa non prise en compte par les politiques publiques de
développement (EGZIABHER et al., 1995 ; KÊDOWIDÉ et al., 2010). Celle-ci se
traduit par sa marginalisation dans les politiques de planification urbaine.
Ainsi l’urbanisation, avec la forte expansion de l’aménagement des
infrastructures urbaines sur le foncier qui l’accompagne, constitue aujourd’hui
une contrainte majeure au développement de la pratique agricole en milieu
urbain et périurbain en Afrique (TORRÉ, 2014; BA et al., 2016).
Actuellement,
l’AUP s’impose bien dans l’agenda
des politiques publiques, mais il rencontre aussi l’engouement d’acteurs
multiples pour des initiatives locales plaidant pour un retour à la proximité
entre ville et nature, entre ville et agriculture, entre ville et alimentation.
Ce phénomène amène à s’interroger sur l’agriculture comme infrastructure de la
ville dite « durable » (FLEURY & MOUSTIER, 1999) et
comme contribution à l’avènement de villes plus prospères, plus saines, plus
équitables et plus durables (SCHEROMM et al., 2014). Par ailleurs, la multifonctionnalité de l’agriculture ou
encore de l’AUP n’est donc pas une nouveauté en soi, puisque l’agriculture a
toujours assuré plusieurs fonctions (DUVERNOY et al., 2005 ; Soce, 2020). Mais ce qui a évolué avec le temps, c’est la
reconnaissance de cette multifonctionnalité et sa mise en œuvre plus explicite
dans des projets de développement urbains. Or, la reconnaissance de la
multifonctionnalité change la donne en matière de gouvernance (DUVERNOY et al., 2005).
Une constante émerge, cependant, quant à la grande
priorité relative qu’occupent respectivement les considérations d’ordre
alimentaire et celles qui sont plutôt d’ordre paysager ou environnemental
vis-à-vis de l’AUP (VIDAL, 2008). Par
ailleurs, comme le mentionnent bien MANKONDO & MUSALU ( 2021) ainsi que AUBRY& POURIAS (2012), la pratique
de l’agriculture en ville et ses périphéries soulève des questions d’identité
de la ville, de l’agriculture et aussi de l’agriculteur urbain lui-même.
Certains pensent que l’agriculture s’accommoderait plutôt à la campagne ; dans
les divers espaces urbains, ne travailleraient que des fonctionnaires de
bureau, des commerçants voire des salariés d’entreprises… On se pose alors des
questions sur ce qu’il y aurait en commun entre la ville et l’agriculture dès
lors que l’une et l’autre cohabitent (MANKONDO & MUSALU, 2021).
Pratiquée en
ville et ses périphéries, l’AUP revêt naturellement un caractère
multifonctionnel qu’il est important de valoriser afin de légitimer sa présence
en ville. Cette légitimation doit passer par une reconnaissance de ces
multiples rôles ou fonctions par la société (DUVERNOY et al., 2005). Cette
reconnaissance qui nécessite à son tour une adéquation entre les besoins de la
société et les services rendus par cette agriculture, mérite d’être étudiée,
car constituant un facteur de durabilité territoriale (SOCE, 2020). Ce contexte marqué par diverses questions qui émergent
sur l’identité de la ville, de l’agriculture et de l’agriculteur lui-même nous
amène à étudier les perceptions de la population de la Ville de Butembo et de sa
périphérie sur l’AUP. Le fondement de cette étude repose bien évidemment sur le
questionnement suivant : les populations de Butembo et de sa périphérie
sont-elles conscientes de la multifonctionnalité de l’AUP ?
L’étude a été menée en Ville de Butembo et dans sa proche périphérie. Butembo est situé entre 0°05’ et 0°10’
de latitude nord et 29° 17’et 29°18’ de longitude est à proximité de la dorsale
occidentale du Rift Albertin, au nord-ouest du lac Edouard (SAHANI, 2012) dans la province de Nord-Kivu. Le climat est du type Afi
selon la classification de Köppen (DE
VIERS, 1999). La zone périurbaine a été délimitée à 10 kilomètres de vol d’oiseau des
limites administratives de la Ville de Butembo en se basant sur le modèle de
Von Thùnen. La figure 1
illustre la présentation du lieu d’étude.
Figure
1. Localisation du milieu d’étude
La population d’étude était constituée de la population de la Ville de
Butembo et celle se trouvant dans un rayon de 10 km autour de cette dernière.
Pour déterminer la taille de l’échantillon représentatif de la population, nous
avons utilisé la formule simplifiée de proportions proposée par (YAMANE, 1967) qui s’appuie uniquement sur la taille de la population- mère et la
marge d’erreur :
Où : n est
la taille de l’échantillon, N est la
taille de la population et e est
la marge d’erreur retenue (0,05) soit 5% pour l’étude.
La taille de l’échantillon en milieu urbain
de Butembo a été obtenue en se basant sur les données démographiques disponibles au niveau de la
Mairie de Butembo pour l’année 2020 qui estimaient la population à 983 564
habitants. L’application de la formule nous a permis d’obtenir un échantillon
de 399,8 ménages, ce qui fait 400 ménages en pratique. Ces derniers étaient
choisis par la méthode d’échantillonnage probabiliste dite aléatoire simple
dans les 4 communes de la Ville de Butembo. En milieu périurbain, le même
nombre de 400 ménages a été retenu comme échantillon. Ces derniers étaient
répartis dans 8 axes de prédilection des dessertes agricoles.
La collecte des données s’est faite au mois
de juin 2022 à l’aide d’une équipe de 8 enquêteurs par entretien. L’enquête
était bien facilitée par un questionnaire préalablement établi. Le
questionnaire a été alors formalisé moyennant l’outil Kobotoolbox afin d’être téléchargé sur un smartphone via l’application V1.25.1. Les données
récoltées demeuraient relatives aux caractéristiques sociodémographiques des
enquêtés, aux diverses perceptions des enquêtés sur les services
d’approvisionnement et de régulation rendus par l’AUP.
Pour
les données qualitatives, les proportions de divers enquêtés reconnaissant les
fonctions rendues par l’AUP ont été calculées. Par ailleurs, le test khi-deux
d’indépendance a été réalisé entre la variable dépendante (reconnaissance de la
fonction) et les variables explicatives (caractéristiques sociodémographiques
de l’enquêté).
Pour la construction des modèles qui
prédisent la perception de la multifonctionnalité de l’AUP par les enquêtés, la
régression logistique (un modèle non-paramétrique) a été alors envisagée. Des
modèles de régression logistique binaires ont été construits. Le calcul de
l’odd ratio (OR) a fourni l’information sûre sur la force et le sens de
l’association entre la variable explicative (Xi) et la variable à expliquer
(Y). L’OR est toujours positif et compris entre 0 et +.
Lorsqu’il vaut 1, les deux variables restent donc indépendantes. Au contraire,
plus l’OR est proche de 0 ou de +
, plus
les variables sont liées entre elles (EL SANHARAWI & NAUDET, 2013). Pour la majorité des modèles, ces OR ont été transformés en
probabilité (variant de 0 à 1). La soumission de chaque modèle à une analyse de
la variance du package « car » a permis la mise en évidence des
variables explicatives les plus significatives sur la variable à expliquer.
En
effet, les p-values associées à chaque variable explicative ont été ajustées
selon le test de Ward (MOÏSE et al., 2022). Elles ont été considérées significatives si elles étaient inférieures
au seuil de signification de 5 % ; sinon, non significatives. Par
ailleurs, vu que chaque variable qualitative avait deux ou plusieurs modalités,
la procédure en pas à pas descendante ou backward elimination a été utilisée. Elle consiste
à inclure toutes les variables explicatives sélectionnées au préalable et à
retirer progressivement celles qui n’apportent pas suffisamment d’information
au modèle. La sélection du modèle se faisait en rejetant les variables qui ne
sont pas significatives (ici, le niveau de significativité n’est pas forcément
fixé à 0,05 et peut être fixé à 0,10 ou plus) ou bien en utilisant un indice de
parcimonie comme le critère d’Akaike (Akaike Information Criteria ou AIC) (MOÏSE et al., 2022 ; LARMARANGE et al., 2020). Plus un modèle a un AIC faible, plus il est le meilleur.
Vu que l’analyse des résultats de la
régression logistique s’apparente à celle de la régression linéaire simple,
nous avons calculé le coefficient de détermination (R²) ou pseudo-R2
de chaque modèle binaire. Il varie de 0 et 1, la valeur 1 traduisant
l’adéquation parfaite du modèle et 0 la mauvaise adéquation du modèle. Le
pseudo- R2 de McFadden est celui qui a été utilisé telle
qu’appliqué par (MOÏSE et al., 2022).
L’évaluation de la capacité de bien classer
les différents modèles s’est faite par calcul du taux d’erreur de classement et
la déduction de la précision globale (PG) de la classification pour chacun de
modèles retenus par les méthodes de LARMARANGE et al. (2020 ); MOÏSE et al. (2022). La courbe ROC (ROC curve, ROC pour Receiver Operating Characteristic) et l’AUC (Area Under Curve)
ont été également utilisés. Le modèle est (i) bon si AUC> 0,7 ; (ii) bien discriminant
si AUC est entre 0,87 et 0,9 ; et (iii) excellent si AUC > 0,9 (DELACOUR et al., 2005 ; DESQUILBET, 2020). Le logiciel R sous l’interface Rstudio 1.2.5001 a permis de réaliser
ces analyses statistiques.
En considérant chaque milieu et le sexe de
l’enquêté, il n’existe pas de différences significatives entre les proportions
d’après le test de chi-deux (p=0,228 > 0,05). Au sein de deux milieux, les
femmes sont plus représentées dans l’échantillon. Que ce soit en milieu urbain
ou périurbain, les mariés étaient majoritaires. Il existe une différence très
hautement significative entre les proportions des mariés, des célibataires, des
veufs (ves) et des divorcés en fonction de milieu d’habitation (p<0,001).
En milieu
périurbain, les agriculteurs sont les plus représentés (46 %), alors qu’en
milieu urbain, ce sont les commerçants (25,2 %). Tenant compte de la profession
exercée par l’enquêté en fonction de deux milieux, il existe des différences
très hautement significatives entre les différentes proportions (p<0,001).
Concernant le niveau d’étude, il y a un grand nombre de personnes ayant un
niveau d’étude primaire (29,5 %) en milieu périurbain. Dans les deux milieux,
il existe des personnes ayant fait les études secondaires (41,2 % en milieu
périurbain et 50,5 % en milieu urbain). Ceux du niveau universitaire ou
supérieur sont plus représentés en milieu urbain (28,5 %).
Compte tenu du niveau d’étude et du milieu
d’habitation, il existe une différence très hautement significative entre les
proportions (p<0,001). Les jeunes et les adultes sont plus majoritaires que
les vieux (vielles). En milieu urbain, l’âge varie de 18 à 88 ans avec une
moyenne de 34,96±13,21 ans. En plus, 75 % d’enquêtés en milieu urbain ont l’âge
situé en dessous de 42 ans. En milieu périurbain, l’âge varie de 18 à 85 ans
avec une moyenne de 38,10 ± 13,53 ans.
Et 75 % d’enquêtés ont l’âge situé en dessous de 47,25 ans. Le test de
Wilcoxon montre une différence très hautement significative entre l’âge moyen
des personnes interrogées donc en milieu urbain et périurbain (p=0,00019).
La figure 2 résume et groupe en deux
catégories les divers services écosystémiques reconnus par les enquêtés à
l’égard de l’AUP en Ville de Butembo.
Figure
2. Fréquence de citation des services de l’AUP : le trait rouge pour les
fonctions d’approvisionnement, le trait violet pour les fonctions de
régulation.
Il ressort de cette figure que la majorité
d’enquêtés reconnaisse à l’AUP les fonctions d’approvisionnement que celles de
régulation.
Services
d’approvisionnement
Le
tableau 1 donne les effets des variables explicatives sur la perception des
fonctions d’approvisionnement. Sur ce, le milieu d’habitation de l’enquêté a un effet
très hautement significatif sur sa perception vis-à-vis de la production du
bois de feu et du charbon de bois, du bois de construction et des plantes
médicinales, mais pas vis-à-vis de la production d’aliments. Il en est de même
pour la profession, mais l’effet est statiquement significatif. Les modèles de
régression logistique présentent des précisions globales (PG) excellentes. Ces
valeurs sont supérieures à 90 % pour chacun des modèles. De même, les valeurs
de l’aire en dessous de la courbe ROC (AUC) sont satisfaisantes (supérieur ou
égales à 0,85) et indiquent la capacité des modèles logistique créés dans la
prédiction de probabilités de perception associées à chaque modalité des variables.
Tableau 1.
Effet du milieu d’habitation de l’enquêté et de ses caractéristiques
sociodémographiques sur sa perception vis-à-vis de la production d’aliments, du
bois de feu et du charbon de bois, du bois de construction et des plantes médicinales.
Variables |
DDL |
Production d’aliments |
Production du bois de feu et de charbon de bois |
Production bois de construction |
Production plantes médicinales |
Milieu |
1 |
0,0837 |
1,10.10-6*** |
0,0002*** |
9,26.10-9*** |
Sexe |
1 |
0,3196 |
0,8111 |
0,5306 |
0,7640 |
Etat civil |
3 |
0,9999 |
0,8194 |
0,8432 |
0,8352 |
Profession |
9 |
0,4651 |
0,0467* |
0,0358* |
0,0138* |
Niveau d’étude |
3 |
0,7732 |
0,2985 |
0,5944 |
0,1407 |
Classes d’âges |
6 |
0,2821 |
0,2063 |
0,1847 |
0,2020 |
PG (%) |
- |
99,99 |
97,13 |
96,87 |
94,62 |
Pseudo-R2 |
- |
0,50 |
0,31 |
0,23 |
0,23 |
AUC |
- |
0,98 |
0,92 |
0,87 |
0,85 |
La figure 3 montre que la probabilité de perception du rôle de l’AUP dans la
production des aliments est maximale pour tout enquêté peu importe son milieu
d’habitation, son sexe, son âge, sa situation maritale et sa profession.
La figure 4 montre que la probabilité de perception du rôle de l’AUP dans la
production des bois de feu et du charbon de bois est supérieure pour une
personne du milieu périurbain contrairement à celle du milieu urbain. Entre
les deux sexes, la probabilité est identique. Quant à l’Etat civil, la plus
grande probabilité a été prédite pour les divorcés contrairement aux mariés,
célibataires et veufs (ves). En rapport avec la profession, le modèle
logistique a prédit que les artisans et les religieux perçoivent plus
l’importance de l’AUP dans la production du bois de feu et du charbon de bois.
Concernant le niveau d’étude, la probabilité est identique, alors qu’en tenant
compte de l’âge, les jeunes et les adultes présentent des faibles probabilités
de perception que les vieux/vielles.
Figure
3. Probabilité de perception du rôle
de l’AUP dans la production des aliments
Figure
4. Probabilité de perception du rôle
de l’AUP dans la production des bois de feu et du charbon de bois.
Les effets marginaux de la probabilité de
percevoir l’importance de l’AUP dans la production du bois de construction sont
présentés au niveau de la figure 5. On constate que la probabilité entre une
personne du milieu urbain et périurbain est similaire. Il en est de même pour
les hommes comparés aux femmes et pour le niveau d’étude. Les divorcés (es) ont
une plus grande perception du rôle de l’AUP dans la production du bois de
construction. Tenant compte de la profession, le modèle logistique a prédit de
plus grandes valeurs de probabilité pour les artisans, les médecins et les
religieux (ses). En plus, les vieux dont l’âge varie de 65 à 89 ans ont une
plus grande chance de percevoir que l’AUP produit du bois de construction.
Figure
5. Effets marginaux de la probabilité
de percevoir l’importance de l’AUP dans la production du bois de construction.
Les probabilités de percevoir de l’importance
de l’AUP dans la production des plantes médicinales sont logées dans la figure
6. Cette dernière montre que la probabilité exprimée en termes de chances (OR
ou Odd ratio) est légèrement
inférieure pour une personne du milieu urbain que pour celle du milieu
périurbain. En rapport avec le sexe, elle est donc similaire entre les hommes
et les femmes. Il en est de même entre les différents statuts de la personne et
entre les différents niveaux d’étude. Concernant la profession, elle reste
supérieure pour les médecins et aussi les religieux. Cependant, en considérant
l’âge, on constate que la probabilité de percevoir que l’AUP fournit des
plantes médicinales est élevée pour les personnes les plus âgées (65 à 75 ans
et 75 à 89 ans). Cette tendance pourrait se justifier par le fait que ce sont
les personnes les plus âgées qui maîtrisent les plantes médicinales et
s’intéressent à la médicine traditionnelle que les jeunes et les adultes.
Figure
6. Probabilités de percevoir de l’importance de l’AUP dans la production des
plantes médicinales.
Services de
régulation
Le tableau 2 présente l’effet de toutes
variables explicatives sur la perception de la régulation du climat par les
agrosystèmes de l’AUP.
Tableau
2. Effet de toutes variables
explicatives sur la perception de la régulation du climat global, la
purification de l’air, le recyclage et assimilation des déchets, la
séquestration du carbone, la quantité et qualité de l’eau, la force des vents
par les agrosystèmes de l’AUP
Variables |
DDL |
Régulation du climat global |
Purification de l’air |
Recyclage assimilation des déchets |
Séquestration du carbone |
Quantité et qualité de l’eau |
Force des vents |
Milieu |
1 |
0,9857 |
0,00081*** |
0,2221 |
0,7661 |
2,9.10-5*** |
1.10-6*** |
Sexe |
1 |
0,0926 |
0,5288 |
0,0377* |
0,0732 |
0,3678 |
0,07784 |
Etat civil |
3 |
0,2373 |
0,4528 |
0,5049 |
0,3368 |
0,7929 |
0,5424 |
Profession |
9 |
0,4087 |
0,3537 |
0,0623 |
0,0621 |
0,8424 |
0,2378 |
Niveau d’étude |
3 |
0,0692 |
0,0181* |
0,2877 |
6,27.10-6*** |
0,0158* |
0,1949 |
Classes d’âges |
6 |
0,0776 |
0,7085 |
0,0745 |
0,0814 |
0,0026** |
0,0394* |
PG (%) |
- |
86 |
95 |
74,87 |
80,25 |
87,37 |
93,75 |
Pseudo-R2 |
- |
0,05 |
0,13 |
0,05 |
0,08 |
0,09 |
0,16 |
AUC |
- |
0,67 |
0,79 |
0,65 |
0,69 |
0,71 |
0,80 |
L’effet de toutes variables explicatives sur
la perception de la régulation du climat global par les agrosystèmes de l’AUP
n’est pas significatif. Concernant le rôle de l’AUP dans la purification de
l’air, le milieu d’habitation et le niveau d’étude ont un effet significatif.
Par ailleurs, seul le sexe influence significativement la perception des
personnes sur le rôle de l’AUP dans le recyclage et l’assimilation des déchets.
Seul le niveau d’études a un effet significatif sur la
perception de divers enquêtés vis-à-vis de la séquestration du carbone dans les
agrosystèmes de l’AUP.
Concernant la régulation de la qualité et de
la quantité de l’eau, le milieu d’habitation, le niveau d’étude et les diverses
classes d’âges ont un effet significatif. Enfin, en considérant le rôle que
peut jouer les agrosystèmes de l’AUP dans la régulation de la force et de la
vitesse de vent, seuls le milieu d’habitation et les
classes d’âges ont un effet significatif. On note des valeurs des précisions
globales excellentes et des aires en dessous de la courbe ROC (AUC) acceptables
quant aux services de régulation fournis par l’AUP.
L’analyse de différents effets marginaux de
la probabilité de percevoir l’importance de l’AUP dans la régulation du climat
global ont montré que cette probabilité est similaire entre les personnes du
milieu urbain et du milieu périurbain. Considérant le sexe, la probabilité des
femmes de percevoir que l’AUP intervient dans la régulation du climat global
est légèrement supérieure à celle des hommes. Quant à l’état civil, les
célibataires et les mariés sont associés à des valeurs des probabilités élevées
de percevoir l’importance de l’AUP dans la régulation du climat global.
Pour toutes les diverses catégories
socioprofessionnelles, la probabilité est supérieure à 75 % (0,75), mais les
plus grandes valeurs sont associées aux médecins, aux enseignants et aux
religieux (ses). En rapport avec le niveau d’études, les moins instruits
(analphabètes et niveau primaire) perçoivent moins le rôle des agrosystèmes de
l’AUP dans la régulation du climat global par rapport aux plus instruits
(niveau secondaire et supérieure/universitaire). Cette probabilité augmente au
fur et à mesure que l’âge de la personne augmente.
Les effets des caractéristiques
sociodémographiques sur la perception du rôle des agrosystèmes de l’AUP dans le
recyclage et l’assimilation de déchets s’accommodent aux mêmes tendances.
Sauf que (i) au niveau du sexe, elle est la même, (ii) au niveau de l’état-civil,
cette probabilité est faible chez le célibataire et (iii) au niveau des
catégories socioprofessionnelles, deux groupes se dégagent : un premier
groupe constitué des agriculteurs, artisans, commerçants, éleveurs qui
perçoivent moins ce rôle contrairement aux agents de l’État,
enseignants, médecins, fonctions libérales et les religieux (ses) qui forment
le deuxième groupe.
Pour ce qui est de la séquestration du
carbone par l’AUP, la probabilité de perception demeure légèrement supérieure
pour une personne du milieu périurbain. Tenant compte de l’état-civil, les
célibataires ont une probabilité de perception inférieure aux autres personnes.
Au niveau des catégories socioprofessionnelles, la probabilité de perception
est plus faible chez les gens faisant la profession libérale, les commerçants
et les éleveurs. Pour le reste de variables explicatives, les tendances vont
dans le même sens que pour les fonctions précitées.
Quant à la fonction de régulation de la
qualité et de la quantité d’eau par l’AUP, les changements de tendance
s’observent au niveau de l’état civil et de diverses catégories
socioprofessionnelles. Au niveau de l’état civil, la probabilité de perception
est supérieure à 80 % chez toutes les catégories, mais plus grande chez les
veufs (ves). Tenant compte de la profession, elle est élevée dans l’ensemble, mais
plus chez les enseignants.
La comparaison des modèles logistiques montre
que les fonctions d’approvisionnement (production d’aliments, source des
plantes médicinales, source de bois énergie etc.) demeurent les plus perçues
par la population contrairement aux fonctions de régulation, et donc cela peu
importe le milieu d’habitation (urbain ou périurbain), le sexe, le niveau
d’études, l’âge, l’état-civil et la profession exercée par les enquêtés.
Dans la Ville de Dakar au Sénégal, BA & MOUSTIER (2010) ont constaté que la fonction d’alimentation est la première fonction
reconnue, et ce par l’ensemble des acteurs impliqués dans l’agriculture
urbaine. Ces acteurs reconnaissent contribuer plus à la satisfaction des
besoins alimentaires des Dakarois d’un côté et contribuer à leur offrir un
cadre vert, de l’autre. Les modèles de régression logistique ont montré une
tendance à l’augmentation de la probabilité de perception au fur et à mesure
que l’âge des enquêtés augmente. Dans cette
logique d’idées, MOÏSE et al. (2022) ont aussi
constaté que la perception de la culture de chia (Salvia hispanica L.) par les agriculteurs urbains augmentait avec
le niveau d’instruction et l’âge. Ainsi, comme le mentionne DRESCHER
(2001), la perception négative (justifiée
ou non) entretenue sur les facettes de l’AUP peut être restaurée via « une combinaison d’éducation ciblée
et persuasive, de démonstration et de participation
».
BA & MOUSTIER (2010) pensent
que la plus grande perception qui apparaît au sein de l’ensemble des acteurs
sur la fonction d’alimentation s’explique par un déficit de communication sur
les fonctions économiques et environnementales de l’agriculture urbaine,
d’autant plus que la fonction de production agricole est la plus directement
visible. Comme l’évoquent WEGMULLER & DUCHEMIN (2010), en baissant le volume des importations d’aliments provenant de
l’extérieur du système urbain et en rapprochant le sol productif du lieu
d’habitation du citadin, l’AUP favorise une certaine forme d’autonomie
alimentaire à l’échelle métropolitaine. Pour DOBYNS (2004), elle peut aussi contribuer à la souveraineté alimentaire en donnant le
droit aux États et aux individus de choisir la provenance de leurs
aliments en fonction de leur culture et préférence religieuse.
Pour RICHES (1999), la vraie sécurité alimentaire n’est pas
seulement une quantité suffisante d’aliments, mais concerne aussi le sentiment
de la sécurité et de la souveraineté sur les choix alimentaires. C’est
pourquoi, une distinction semble se faire entre les villes du Sud et du Nord en
termes d’usages. Dans le premier cas, l’agriculture urbaine et périurbaine est
surtout présentée comme un outil de prévention contre la faim pour les
personnes défavorisées ; dans le second cas, elle trouve preneur chez des
personnes désireuses de consommer et distribuer des aliments autoproduits et
dépourvus donc de traitement chimique (REYBURN, 2002 ; BA & MOUSTIER, 2010).
C’est
d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles BA & AUBRY
(2011) écrivent : « Bien que la première fonction de l’agriculture
urbaine fût de produire des aliments, celle-ci devient secondaire, car produire
est un moyen, plutôt qu’une fin (sachant que la fin vise plus davantage à garantir
les fonctions d’approvisionnement, de régulation…) ».
Dans la Ville de Butembo et ses environs, les
populations connaissent les fonctions de régulation (régulation du climat
global, purification de l’air, recyclage et assimilation des déchets, séquestration
du carbone etc.) que joue l’AUP, malgré des disparités observées considérant
les principales variables explicatives qui ont servi à la création des modèles
de régression logistique. On peut retenir de cette étude que la perception sur
les fonctions de régulation de l’AUP augmente assurément avec l’amélioration du
niveau d’instruction et l’augmentation de l’âge. Les mêmes résultats ont été
obtenus par MOÏSE et al. (2022) lors d’une étude sur la perception des agriculteurs urbains sur la
culture de chia (Salvia hispanica
L.).
Des nombreux travaux dans la littérature
reviennent sur ces fonctions de régulation jouées par l’AUP. Sans être
exhaustif, nous présentons les informations les plus pertinentes. Dans la Ville
de Montréal (Canada), les populations sont conscientes que l’AUP joue bien un
rôle dans le cadre de l’aménagement urbain en fournissant plus d’espaces verts (WEGMULLER & DUCHEMIN, 2010). La culture des plantes et des arbres contribue à réduire les
poussières et absorbe les polluants grâce aux divers feuillages (BRYLD, 2003 ; WOLF & ROBBINS, 2015).
Pour DE HALLEUX (2017), la végétation urbaine et périurbaine permet de filtrer certains
polluants atmosphériques, tels que les particules, ce qui peut atténuer la
morbidité et la mortalité associées aux maladies respiratoires. Elle peut aussi
augmenter le taux d’humidité dans les climats arides et réduire les divers îlots
de chaleur par la conversion de l’eau souterraine en humidité atmosphérique (WEGMULLER & DUCHEMIN, 2010 ; WOLF & ROBBINS, 2015). WEGMULLER & DUCHEMIN (2010) ET BA & AUBRY
(2011) ajoutent que l’AUP joue aussi un rôle face aux problèmes
environnementaux soulevés par le contexte urbain, notamment en compostant et
recyclant la matière organique au sein du système urbain que l’agriculture
urbaine s’illustre comme une nouvelle initiative dans la gestion des déchets.
Pour REYBURN (2002), l’AUP détient ainsi donc un potentiel pour
l’assainissement de l’environnement urbain dans la seule mesure où elle
contribuerait à la récupération des déchets organiques et de l’eau usée,
l’enrichissement biologique du sol et du sous-sol, et la conservation et la
mise en valeur des espaces libres. En effet, BRYLD (2003) évoque le fait que l’AUP composte et recycle la matière organique au
sein du système urbain. Dans ce cas, DUCHEMIN et al. (2013) et DE HALLEUX (2017) estiment qu’elle va donc permettre de traiter les déchets
fermentescibles, mais aussi de perméabiliser les sols, de préserver la
biodiversité et de bien récupérer les eaux de pluies: « l’AUP s’est
illustrée comme une nouvelle initiative dans la gestion des déchets ».
Cette initiative rencontre un certain
engouement auprès des acteurs de l’AUP. Un exemple assez récent est celui de la
Ville de Ziguinchor au Sénégal. Dans cette ville, DASYLVA et al. (2020) ont constaté que la fonction d’ordre environnemental de l’AUP réside
essentiellement dans sa capacité à contribuer à l’assainissement et servir à
l’amélioration du cadre de vie urbain comme l’ont souligné 84,2 % de ménages
agricoles de Ziguinchor. Cette fonction se traduit par l’utilisation des
ordures ménagères et de la bouse animale dans la fertilisation des sols.
D’ailleurs, 82,1 % d’enquêtés ont confirmé que l’agriculture urbaine participe
à la gestion des déchets urbains. Elle lutte contre la prolifération des
déchets urbains du fait que les ordures produites par les ménages des
producteurs ainsi que certaines versées dans les dépotoirs collectifs de la
ville sont donc collectées, compostées ou utilisées directement pour fertiliser
les exploitations agricoles (DASYLVA et al.,
2020).
Pour LEVASSEUR (2014), l’AUP contribue à la régulation du climat global, car elle favorise la
réduction des gaz à effet de serre (GES), et ce, dû à plusieurs facteurs. Cette
pratique ou cet espace vert contribue davantage à l’amoindrissement des îlots
de chaleur (les espaces verts sont généralement plus froids de 4-5 °C que les
bâtiments) et améliore la qualité de l’air. La captation de carbone grâce à
l’AUP, même si elle est moindre (seulement 0,2% d’émissions urbaines), limite
tout de même la quantité d’émissions de GES. De plus, l’agriculture urbaine et
périurbaine favorise la réduction des GES émis par le transport des aliments
d’agriculture extensive, car ils sont produits à proximité des consommateurs (LEVASSEUR, 2014).
Cette étude vise à contribuer à une meilleure
connaissance de l’agriculture urbaine et périurbaine (AUP) en vue de promouvoir
son intégration dans la Ville de Butembo. Elle permet de mettre en évidence la
diversité de ses fonctions alimentaires et environnementales. En plus de sa
capacité à bien conserver et à améliorer la biodiversité, l’AUP contribue à
l’assainissement de la ville. Cette fonction de l’AUP résulte essentiellement
de sa capacité à résorber ou à assimiler les déchets urbains organiques
utilisés par des producteurs pour maintenir le niveau de fertilité des sols et
améliorer la productivité des lopins de terre.
Dans la Ville de Butembo et aussi ses
environs, la multifonctionnalité de cette agriculture résulte essentiellement
de sa capacité à contribuer à l’approvisionnement en denrées alimentaires non
seulement des ménages des producteurs, mais aussi d’autres différentes catégories
d’acteurs non-agriculteurs. C’est pourquoi, les fonctions de régulation que
joue l’AUP sont reléguées au second plan. Ce qui intéresse les acteurs
impliqués dans l’AUP est la production des aliments. Cette considération montre
que l’AUP fait face à des contraintes, car la reconnaissance de toutes les
fonctions qu’elle joue est un déterminant de sa durabilité.
Toutefois, si de nos jours l’agriculture
urbaine connaît des limites à son développement, des solutions d’amélioration
pourraient être mises en œuvre à moindre coût. C’est dans ce contexte que les
autorités municipales de Butembo devraient promouvoir la sauvegarde et la
durabilité de cette activité tout en la prenant en compte dans les divers futurs
plans directeurs d'aménagement et de développement. Une telle initiative devra
être promue sur la base de concertations prenant en compte de manière raisonnée
l’avis de tous les acteurs. Mais, il faut envisager des études qui visent
l’élargissement des connaissances quant à la grande contribution de
l’agriculture urbaine et périurbaine dans le renforcement de la sécurité
alimentaire pour apprécier l’impact réel.
Il est
vrai que les agrosystèmes de l’AUP contribuent à la régulation du climat, à la
séquestration du carbone et d’autres fonctions. Cependant, des données de
terrain pour évaluer la capacité de ces agrosystèmes à fournir de tels services
sont quasi-inexistantes. Des champs de recherche qui pourraient permettre facilement
l’intégration de l’AUP et la reconnaissance de sa multifonctionnalité s’ouvrent
pour les chercheurs qui désirent s’intéresser à l’AUP.
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[1] Chef de Travaux en Faculté des Sciences Agronomiques
de l’Université Catholique du Graben (Nord-Kivu/RDC) : kahambumatimbya@gmail.com
[2] Assistant en Faculté des Sciences Agronomiques de
l’Université Catholique du Graben (Nord-Kivu/RDC).
[3] Assistant en Faculté des Sciences Agronomiques de
l’Université Catholique du Graben (Nord-Kivu/RDC).
[4] Assistant en Faculté des Sciences Agronomiques de
l’Université Catholique du Graben (Nord-Kivu/RDC).
[5] Enseignant à l’Institut du Bâtiment et des Travaux
Publics (IBTP-Butembo, Nord-Kivu/RDC)
[6] Professeur en Faculté des Sciences Agronomiques de
l’Université Kisangani (RDC).
[7] Professeur Ordinaire en Faculté des Sciences
Agronomiques de l’Université Catholique du Graben (Nord-Kivu/RDC).
[8] Professeur Ordinaire en Faculté des Sciences
Agronomiques de l’Université Catholique du Graben (Nord-Kivu/RDC).